Travailleur indépendant : comment cotiser pour votre retraite sans régime salarié ?
Travailler à son compte apporte de la liberté, mais aussi des responsabilités. Parmi elles, la question de la retraite est souvent mise de côté ou repoussée. Beaucoup de travailleurs indépendants pensent qu’il faut être salarié pour cotiser et bénéficier d’une retraite. Pourtant, en France, il existe des solutions simples, adaptées à différents profils, même avec des revenus irréguliers ou modestes.
Ne pas préparer sa retraite peut avoir des conséquences graves : difficultés financières, dépendance à des aides extérieures, ou encore impossibilité de continuer à travailler en cas de problème de santé. Dès aujourd’hui, il est possible de prendre les bonnes décisions pour protéger son avenir, même en tant qu’auto-entrepreneur, freelance, artisan ou profession libérale.
Ce guide vous explique comment cotiser pour votre retraite en tant qu’indépendant, quelles sont vos options, les erreurs à éviter et comment vous organiser pas à pas.
Travailleur indépendant : quelles sont vos options pour cotiser à la retraite ?
Les travailleurs indépendants ne cotisent pas au régime général des salariés, mais ils ont leur propre régime. En fonction de votre statut (micro-entrepreneur, profession libérale, artisan ou commerçant), vous êtes affilié à un organisme comme l’URSSAF ou la Sécurité sociale des indépendants (SSI).
Ces structures gèrent vos cotisations sociales, dont celles pour la retraite. Elles sont calculées en fonction de votre chiffre d’affaires ou de vos revenus d’activité. Il est donc essentiel de déclarer régulièrement vos revenus pour valider des trimestres et accumuler des droits à la retraite.
Quel montant devez-vous cotiser en 2025 ?
En 2025, les cotisations dépendent de votre statut et de votre chiffre d’affaires. Par exemple, un micro-entrepreneur dans les services paiera environ 22% de son chiffre d’affaires en charges sociales. Une partie de cette somme sert à la retraite.
Voici une estimation simple :
Revenu annuel | Cotisation retraite estimée | Points de retraite acquis |
10 000 € | Environ 1 500 € | Très peu |
25 000 € | Environ 4 000 € | Correct |
40 000 € | Environ 7 000 € | Bon niveau |
Ces chiffres donnent une idée de ce qu’il est possible d’obtenir. Mais attention : pour valider un trimestre de retraite, il faut un revenu minimum. Il est donc important de suivre ces seuils pour ne pas perdre de droits.
Retraite de base et retraite complémentaire : quelle est la différence ?
La retraite de base est gérée par la Sécurité sociale. Elle garantit un minimum pour tous, basé sur les trimestres validés et le revenu moyen. Toutefois, elle ne permet pas toujours de maintenir un niveau de vie décent à la retraite, surtout pour ceux ayant cotisé de manière irrégulière.
C’est pourquoi il existe la retraite complémentaire. Elle est parfois obligatoire selon votre statut (comme la CIPAV pour certaines professions libérales), ou facultative, via des solutions comme le PER individuel (Plan d’épargne retraite).
Souscrire à une retraite complémentaire, c’est ajouter une couche de protection. Vous cotisez selon vos possibilités et bénéficiez d’avantages fiscaux. Ce type d’épargne est idéal pour combler les lacunes du régime de base.
En cumulant les deux, vous construisez une retraite plus stable. N’attendez pas d’avoir des revenus élevés pour commencer : mieux vaut une petite somme régulière que rien du tout.
Comment optimiser votre retraite si vous avez de faibles revenus ?
Avoir de petits revenus ne veut pas dire renoncer à la retraite. Il existe des astuces pour mettre de côté même avec peu :
- Utiliser des outils d’épargne automatique.
- Mettre en place des virements mensuels vers un PER.
- Profiter des aides fiscales liées à l’épargne retraite.
Il est aussi utile de penser à investir, même de façon modeste. Le lien suivant explique comment investir avec peu d’argent, une stratégie utile pour compléter sa retraite.
Quelles erreurs éviter pour assurer votre retraite en tant qu’indépendant ?
Voici les erreurs les plus courantes :
- Ne pas déclarer tous ses revenus : cela réduit vos droits.
- Penser que la retraite est un problème pour plus tard.
- Oublier la retraite complémentaire ou l’épargne personnelle.
🔹 Conseil : faites un point annuel sur vos droits avec le site officiel lassuranceretraite.fr.
Peut-on compléter sa retraite avec d’autres solutions ?
Oui. En plus des cotisations obligatoires, il est possible de :
- Investir dans l’immobilier locatif.
- Ouvrir une assurance-vie.
- Placer dans un PER (Plan d’épargne retraite).
Toutes ces options dépendent de vos objectifs. Pour en savoir plus, consultez service-public.fr, qui regroupe les informations fiables sur la retraite et l’épargne en France.
Quelle retraite pour les auto-entrepreneurs ?
Les auto-entrepreneurs sont affiliés au régime micro-social. Ils cotisent en proportion de leur chiffre d’affaires. Mais ce statut peut limiter l’accumulation de droits si le chiffre d’affaires est bas. Il est donc utile de combiner cela avec un PER individuel ou une épargne volontaire.
En effet, le montant des cotisations retraite est inclus dans les prélèvements sociaux versés à l’URSSAF. Toutefois, la simplicité du régime cache une limite : si votre chiffre d’affaires reste faible pendant plusieurs années, vos droits à la retraite seront également réduits. Il est donc important de suivre régulièrement votre relevé de carrière pour savoir où vous en êtes.
Autre point essentiel : certaines professions relevant auparavant d’autres caisses (comme la CIPAV) peuvent opter pour le régime général des micro-entrepreneurs. Cela a des conséquences sur le calcul des droits. Bien comprendre à quel régime vous êtes affilié est un préalable pour bien préparer votre retraite.
Comment valider ses trimestres de retraite ?
Pour valider un trimestre, il faut déclarer un revenu minimum. En 2025, ce seuil est d’environ 1 690 € par trimestre pour les indépendants. En dessous, aucun trimestre n’est comptabilisé. Il est donc essentiel de suivre ses déclarations et de s’assurer que l’on atteint les seuils requis chaque année.
Autrement dit, même si vous avez travaillé toute l’année, si vos revenus déclarés ne franchissent pas ce seuil, ils ne compteront pas pour votre retraite. Il est donc utile de planifier sa facturation et de lisser ses revenus pour franchir ce palier chaque trimestre.
En cas d’année partiellement inactive ou de baisse de revenus, il peut être intéressant d’envisager une cotisation volontaire pour ne pas perdre de droits. Ces cotisations permettent de valider des trimestres même si votre activité n’a pas généré assez de revenus cette année-là. Ce type de démarche est à faire auprès de l’Assurance retraite.
Existe-t-il des aides pour les indépendants proches de la retraite ?
Oui. Des dispositifs d’aide sociale peuvent compléter les petites retraites, comme l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées). Ces aides sont soumises à conditions de ressources. Il est utile de se renseigner auprès de la CARSAT ou de votre caisse de retraite pour vérifier vos droits.
L’ASPA permet d’atteindre un minimum de revenu pour vivre, même si vos cotisations n’ont pas permis de constituer une pension suffisante. Elle n’est pas automatique : il faut la demander à partir de 65 ans (ou plus tôt dans certains cas spécifiques).
D’autres aides peuvent aussi concerner le logement, la complémentaire santé ou des aides ponctuelles pour les retraités en difficulté. Les travailleurs indépendants peuvent également solliciter des fonds d’action sociale de leur caisse en cas de problème de santé ou de situation critique.
Il est recommandé de préparer un dossier à l’avance, avec tous les justificatifs nécessaires, et de prendre contact avec les conseillers retraite plusieurs mois avant la date de départ envisagée.
Anticiper, c’est protéger votre avenir
Cotiser pour votre retraite en tant qu’indépendant est non seulement possible, mais essentiel. Plus vous commencez tôt, plus vous aurez de liberté et de sécurité plus tard.
Il ne faut pas attendre d’avoir des revenus importants pour s’organiser. Même avec peu, il est possible de construire une stratégie. Prenez le temps de vous informer, de comparer les options, et d’agir progressivement.
Votre futur dépend des décisions que vous prenez aujourd’hui. Et plus vous anticipez, plus vous vous donnez les moyens de vivre une retraite sereine et digne.